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24 mars 2008 1 24 /03 /mars /2008 11:10

J'allumai un grand feu. Mes blessures étaient légères. J'avais eu de la chance avec ce saut de six mètres, interrompu par la corniche étroite qui se trouvait sur le chemin. Il aurait été plus sage d'allumer un feu là-haut et d'attendre le jour, où j'aurais trouvé sans peine un itinéraire de descente sûr. Il y avait plein d'eau là-haut. J'aurais pu me tuer dans cette chute ou, pire, m'estropier à vie.
Ce soir-là, pourtant, je m'étendis près du feu en éprouvant une quiétude exceptionnelle. Mes pensées s'étaient éclaircies. D'avoir lâché prise, d'avoir chuté, m'avait calmé. La mort n'est pas l'adversaire de la vie me dis-je, l'ennemie, c'est la peur d'appréhender la vérité, la crainte d'une véritable introspection. Ed m'avait appris cela, et ce soir-là, j'éprouvai avec humilité la vérité de ses paroles. En fin de compte, il fallait lâcher prise, laisser aller la colère, le désir de possession et les attachements, laisser aller jusqu'au désir.
- Lâche prise, espèce d'idiot, me surpris-je à dire, assis seul près du feu, dans le canyon.
Doug Peacock, Une guerre dans la tête, Gallmeister, 2008, p. 109.


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  • : Aimant la nature, la randonnée la philosophie et les récits de voyages, je vous livre ici des extraits, parfois commentés, de livres que j'ai aimés, en rapport, et si possible à l'intersection, de ces différents sujets.
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