17 mars 2008
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Ma guerre n'était ni une fiction ni une tranche de vie malheureuse qu'on laisse discrètement derrière soi. Dans la guerre, on découvre que tout est permis, et on paie inévitablement le prix de cette révélation. C'est un seuil à franchir, derrière lequel il y a à la fois la peur et le savoir, mais qui vous ferme d'autres chemins vers l'existence dont vous étiez certain, plus jeune, qu'elle vous était réservée. Une partie de votre vie est tranchée net, comme un doigt ou une oreille. Vous en faites le deuil, dans la douleur, mais sans jamais chercher vraiment à la récupérer.
Doug Peacock, Une Guerre dans la tête, Gallmeister, 2008, p.140.
Une chose est de savoir en théorie que tout est permis, autre chose est de le savoir parce qu'on a vécu et participé soi-même à une situation où ce "tout est permis" a été mis en application, avec le vertige existentiel et les conséquences très concrètes que cela entraine. Cf. le film "Dans la vallée d'Elah". Quoi qu'il en soit, aucune réflexion sur la liberté et l'existence humaine ne devrait faire l'économie de ce point de départ. Et j'ajouterais même que cette conscience du "tout est permis" est peut-être la meilleure définition de ce qu'on a appelé le péché originel (ils surent qu'ils étaient nu et j'ai pris peur car...Gn 3).