Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 mars 2008 5 21 /03 /mars /2008 10:15

 

Laurens Van der Post relate ainsi la façon dont il est rentré de la guerre dans son Afrique bien-aimée :

 

Lorsque je revins au monde après dix ans de guerre, dix ans de morts et de tueries, je compris que je ne pouvais plus affronter la société. J'étais poussé par un instinct étrange, l'envie de retourner aux terres sauvages d'Afrique. Je m'en allai vivre dans le bush, seul. Je me rappelle le premier soir passé dans les terres vierges, le soir où je vis ma première antilope alors que je campais près du fleuve Pafri. Elle sortit du fleuve où elle était allée boire, reniflant l'air qui nous séparait, elle et moi. Elle rejetta en arrière sa belle tête et je la contemplai avec un indicible soulagement. Je pensai : "Mon Dieu, je suis de retour chez moi ! De retour aux premiers temps de l'humanité, lorsque tout était vivant, magique, empreint d'un magnétisme frémissant puisé à la plénitude du créateur, quel qu'il soit." Et je vécus là quatre semaines entières, et peu à peu, grâce aux animaux, je fus rendu à moi-même, à mon humanité.

 

Doug Peacock, Une guerre dans la tête, Gallmeister, 2008, pp. 192-193.

 

Passons sur le "magnétisme frémissant", effet de style romantique. Je retiens l'effet apaisant et thérapeutique de la nature, qui rend l'être humain à lui-même.  Sans doute parce qu'elle est sans pourquoi, sans raison et sans justification : brutale dans la mort comme dans l'exubérance de la vie.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Un blog de Nature Writing
  • : Aimant la nature, la randonnée la philosophie et les récits de voyages, je vous livre ici des extraits, parfois commentés, de livres que j'ai aimés, en rapport, et si possible à l'intersection, de ces différents sujets.
  • Contact

Recherche

Archives

Catégories

Liens