Évoquer la Sambre n'éveille pas immédiatement des images de nature sauvage ni d'excursion naturaliste. On pense plutôt Charleroi, usine, sidérurgie et rivière polluée...
Quelle erreur !
En quittant le confluent avec la Meuse à Namur et passé les faubourgs, on découvre bientôt une vallée bucolique aux larges méandres calmes et paisibles. Les flancs des coteaux sont couverts d'une écharpe ininterrompue de forêts. Des champs cultivés et des prairies où paissent tranquillement vaches et chevaux occupent les amples boucles de la rivière. Le long de la rive droite, le chemin de halage remonte le cours d'écluses en écluses, de villages en villages. Malonne, Floreffe, Franière se succèdent jusqu'à Jemeppe-sur-Sambre. Bien sûr, régulièrement, des entreprises étendent leurs bâtiments impersonnels, vastes hangards interchangeables, flambant neufs ou plus ou moins délabrés, forêt de cheminées ou foullis de tuyauteries enchevêtrées, c'est selon.
En ce début de printemps, j'ai parcouru régulièrement cette vallée de la Sambre muni de mon appareil photo à la recherche des oiseaux que je pourrais y observer. Au cours de mes pérégrinations, c'est un véritable catalogue ornithologique qui s'est peu à peu dévoilé à mes yeux au rythme des arrivées de migrateurs, des appariements, des couvées et des premiers envols. D'une semaine à l'autre, j'ai observé, photographié et surtout admiré ce travail incessant de la nature dans la singularité de chaque espèce observée.
Récit...
Une parcelle fraîchement fauchée entourant un hangard d'usine voit se presser une bande d'oiseaux opportunistes friands des vers, batraciens et autres petits mamifères dérangés par la fauche. Trois hérons se dressent à l'affut tandis que ramiers, corneilles et bergeronnettes grises parcourent inlassablement l'étendue ocre à la recherche de leur pâture. Un faucon crécerelle profite de l'aubaine et guette ses proies depuis le toit du hangard ou dans des vols planés interrompus régulièrement de surplaces nonchalants.